Découvrez un peu plus l'artiste qui s'est confié sans retenue :
Interview réalisée par Chris37 le 20 février 2020
Salut Chrystoph est ce que tu pourrais nous retracer en quelques lignes ton parcours artistique? Je suis né dans une famille d’artistes. J’ai commencé en 1974, aux côtés de mon Papa Daniel, qui était alors l’un des plus grands ingénieurs du son de France et que je suivais dans tous les galas. J’ai rencontré cette année-là Dalida et surtout Alain Barrière qui devint mon parrain de scène. Ma scolarité ne fût qu’un prétexte pour concevoir des spectacles de fin d’année et ma passion pour la musique et la scène m’a donc pris dès ma plus jeune enfance. Mon père ayant hélas été privé de son métier en 76 à la suite d’un grave accident de la route, j’ai dû me faire un chemin tout seul. En 1985, j’ai commencé à écrire et composer des chansons et élaborer des shows où mon maître Michael Jackson avait la première place. J’ai toujours été partagé entre l’imitation des voix célèbres et mes propres titres, ce qui a fait de moi un chanteur polyvalent. De galas en galas, je me suis retrouvé sur les plus grandes scènes de France comme les plus petites, affrontant tous les publics. Cabarets, boites de nuit, théâtres, gymnases, salles des fêtes, scènes plein air, me retrouvant souvent avec des artistes de renom. J’ai tenu durant trois ans la direction artistique d’un grand hôtel et c’est en 2001 que j’ai trouvé place dans la troupe annexe de la comédie musicale Notre Dame De Paris pendant dix-huit mois à travers l’Europe. Entre temps, j’ai exploré tous les styles musicaux, travaillé avec de grands musiciens issus de tous les univers et réalisé plus de vingt albums de chansons dont celles que j’aurai enfin le bonheur d’interpréter, notamment sur la scène du Théâtre du Gymnase Marie Bell et L’Olympia en 2010. Egalement homme de lettres, je me suis décidé à écrire mes mémoires en 2012 dans un livre appelé PRESQUE HEUREUX, DE L’OLYMPIA A L’OLYMPIA où je raconte sans pudeur ce que peut être la vie d’un artiste qui n’a jamais connu la célébrité mais qui est toujours resté debout, fidèle à sa passion. Le meilleur comme le pire. Ont suivi, cinq romans édités à ce jour aux éditions LULU et disponibles sur internet. Après plus de trente ans passés sur les routes, dans les salles de spectacles et les hôtels, j’ai pu poser ma valise de saltimbanque dans un cabaret qui m’a tout de suite accueilli comme un membre de sa famille, le Philadelphia à Samois sur Seine. C’est, comme je le dis souvent avec humour, une sorte de pré-retraite pour moi, c’est ma nouvelle famille et j’espère y chanter encore très…très longtemps.
Revenons sur l'Olympia, salle mythique, impressionnant j'imagine ? En fait je réponds tout de suite…NON!!!! Et pourquoi? Parce que j’ai commencé ma vie d’artiste à quatre ans sur la scène de ce Music Hall avec mon parrain Alain Barrière et que la vie m’y a sans cesse ramené. Déjà parce que j’y revenais très souvent en coulisses et pour ainsi dire jamais en spectateur, accompagner mon père dans son métier avec de grands noms comme Dalida et le plus souvent Barrière. Je connaissais tous les recoins par coeur et c’est un peu comme mon école. Ma première scène, en Avril 1974, c’était L’Olympia. Et puis, ma carrière a fait que j’ai pu y revenir en 2008 pour y chanter un Medley en soliste dans un show de Chorus Life. En 2010, j’ai enfin pu y présenter mon show grâce a l’invitation de Jean Marie Bigard.
Avoir mon nom écrit en grandes lettres rouges sur la façade de L’Olympia durant une semaine, c’était juste pour moi un retour aux sources, une évidence, je me l’étais toujours juré et c’est le plus naturellement du monde que je suis monté sur scène, parce que je n’attendais que ça depuis toujours. J’avoue parfois avoir plus le trac avant de monter sur la scène du Philadelphia!
Ta rencontre avec Arielle directrice du cabaret et ta première au Philadelphia ? D’aucun disent que le hasard n’existe pas, il est bien probable que ce soit vrai. Arielle cherchait un chanteur pour son cabaret qui venait d’ouvrir, je cherchais un nouvel endroit intimiste et dans ma région où présenter mon spectacle. Après un petit chassé-croisé téléphonique, la vie nous a mis sur le même chemin. Dès la première rencontre, je lui ai promis qu’elle pourrait compter sur moi, j’étais ouvert à tous les projets parce que j’ai tout de suite ressenti qu’elle était quelqu’un de « VRAI » et passionné, contrairement à beaucoup de gens avec lesquels j’avais travaillé. J’ai fait mon premier spectacle en solo au Philadelphia en Avril 2017 et je crois que la magie s’est installée entre nous mais avant tout…l’amitié. Je ne peux travailler avec des gens avec lesquels je ne ressens pas des vrais sentiments. Arielle et moi avons un point commun essentiel, nous vivons depuis toujours pour une chose…l’amour du spectacle. Après plusieurs passages en solo, elle m’a proposé d’être le chanteur de sa nouvelle revue qui commençait en Octobre 2018 et c’est là que la véritable aventure a commencé. Depuis, nous avons ensemble cinq shows différents à notre actif et je n’espère qu’une chose…que ça continue encore longtemps…
Tu as fêté tes 30 ans de carrière au Philadelphia et tu fêteras le 17 avril prochain tes 50 ans sur scène avec ton nouveau spectacle " Music- Hall Légendes", peux tu nous en parler? Comme je le disais, j’ai commencé ma vie d’artiste à L’Olympia en 1974 et je suis passé par tous les niveaux de ce dur métier du show biz, les hautes marches comme les plus basses. Mais mon premier vrai concert organisé autour de mes chansons fût en 1988. En 2018, donc, je me suis dit qu’il fallait célébrer mes trente années passées sur scène et dans la musique (puisque je suis avant tout auteur et compositeur) et c’est tout naturellement dans le cabaret d’Arielle que je me devais de fêter ça puisque Le Philadelphia est vraiment devenu ma deuxième maison. Ce souvenir reste immense puisque nous avons affiché complet et que bon nombre d’amis artistes s’était joints à moi pour plus de trois heures de spectacle. Après 30 ans de carrière…c’est 50 ans de vie qui sonnent à l’horloge et encore une fois, je ne me vois pas fêter ça ailleurs qu’avec Arielle, entouré de cette véritable famille qu’est Le Philadelphia. Alors je présenterai mon One Man Show MUSIC HALL LEGENDES pour la quatrième fois, spectacle qui fût créé ici d’ailleurs et dans lequel j’ai le bonheur de faire voyager le public durant cent ans de chanson française en reprenant les plus grandes voix du siècle. Sur scène, j’ai voulu un décor chaleureux où tous les éléments nous ramènent au Music Hall, au Théâtre, des postes de radio anciens, des affiches, un morceau de loge, ce monde dans lequel je suis né, j’ai grandi….j’ai vécu.
La revue "Envol", "Soirée Années 80", "Années 60-70, le Spectacle des Idoles", "Music-Hall Légendes", tu fais partie intégrante de tous ces spectacles, est ce que tu aurais quelques anecdotes à nous raconter sur scène ou en coulisses ? Humm…il est bien difficile de raconter des moments qui n’impliquent pas mes partenaires de scène!!!! Ces spectacles (mis à part Music Hall Légendes), sont chacun tellement différents mais possèdent en tout cas un point commun impossible à dissoudre, c’est notre troupe. Moi qui ai si souvent joué seul, j’ai trouvé un équilibre fabuleux avec les danseuses et danseurs du Philadelphia. Nous formons un noyau dur et une complicité absolue. Nous avons un véritable plaisir à nous retrouver ensemble pour allumer le public, c’est ça l’esprit d’une troupe de théâtre, de cabaret…mais pour moi c’est plus qu’une troupe, c’est une famille et je l’aime de tout mon coeur. Nous avons eu des moments intenses ensemble, comme ce public venu d’Allemagne nous faire un triomphe que nous n’attendions pas à ce point ou la maitrise d’un public agité dans une revue Années 80 où nous avons fini par canaliser les perturbateurs pour les allier à notre succès. Le moment de la chanson THRILLER aussi dans la revue 80 est toujours particulier puisque je danse avec eux la fameuse chorégraphie. Mais j’ai une tendresse particulière pour deux morceaux de la revue ENVOL, tout d’abord lorsque je vois arriver Ophélie et Ruslan sur scène dans « Singin’In The Rain » avec leurs parapluies, il se dégage une poésie qui me fait chaque fois frissonner et puis BELLE bien sûr qui me rappelle les heures glorieuses de Notre Dame De Paris. Ce passage est spécial car je le partage avec mon Esméralda du soir, que ce soit Annalisa, Fanny, Alicia ou Alison et c’est chaque fois la même émotion lorsque les cloches de la cathédrales résonnent dans le cabaret. Et plus encore
aujourd’hui qu’elle a subit ce terrible incendie….le jour de mon anniversaire!!! Il y a aussi des moments d’émotion riches comme lorsque la salle a rendu hommage avec moi à Alain Barrière en chantant « Elle Etait Si Jolie » ou cet après midi où nous avons appris au public la mort de Michou au cours d’un show de l’après-midi, c’était une figure emblématique du cabaret en France. Dans les coulisses, il y a toujours cette course effrénée après le timing…Les costumes des filles qui perdent leurs plumes ou leurs strass, les vapeurs de laque et de baume, les petits bobos, les joies et les peines de chacun que l’on se doit de ne pas montrer au public bien que parfois, ce soit très difficile. Je ne compte plus les fois où je dois rajuster un corsage ou une coiffe pour aider les filles dans un moment critique où l’enchainement est hyper rapide. Le public n’a pas idée de tout ce qui peut se passer derrière durant le show… c’est l’envers du décor et forcément pas le plus glamour. Mais c’est ça le spectacle, le making of c’est derrière, le film est devant!
On sait tous ton amour pour les chiens, est ce que tu pourrais nous en parler un peu plus ?
La protection des animaux est mon combat de toujours et les chiens représentent tout ce que j’aime le plus dans cette vie. Je ne peux rester une journée sans le contact avec un chien. Je suis bien plus proche d’eux que je ne le suis des humains je le dis sans équivoque. J’ai rencontré ma femme en 1999 et ensemble nous avons recueilli des dizaines de chiens, soigné des oiseaux, des renards, des rongeurs…si bien que nous avons construit notre monde autour des animaux. En 2001 nous avons acquis notre propriété que j’ai nommé « La Fablière », en référence aux recueils de fables animalières. Depuis, nous avons eu jusqu’à 22 chiens en même temps, non pas en famille d’accueil mais en adoption immédiate. Nous avons actuellement douze enfants (chiens)…sans compter des poissons et des oiseaux….et créé notre association « Les Amis De La Fablière ». Le calme de la campagne et la sérénité que nous apporte les animaux tranchent avec les lumières des projecteurs et les sons parfois bruyants de la vie du spectacle. Et le plus grand amour de toute ma vie restera ma chienne Lisa, qui m’a quitté après 18 ans auprès de moi. La vie n’est plus la même sans elle. Un chien est un enfant, un frère, un ami….un chien c’est tout ça.
Ta conclusion de tes deux saisons passées au Philadelphia et surtout l'avenir avec une nouvelle revue qui arrivera en septembre 2020 ? Ma conclusion est simple…..je remercie la vie de m’avoir mis sur la route d’Arielle et d’avoir été, je pense, digne de sa confiance. Chaque spectacle est une nouvelle aventure à ses côtés et ceux de Laura, Ophélie, Annalisa, Alicia, Alison et Ruslan, sans oublier notre régisseur Cyprien qui prend soin de nous comme personne. Je crois que jusque là nous avons réussi notre vocation, donner du rêve à notre public, de plus en plus nombreux avec nos shows et la prochaine revue s’annonce plus fantasmagorique encore puisque le voyage y sera toujours de mise mais…différemment. Vous n’avez encore rien vu!
Retrouvez en CD le tout dernier album de Chrystoph Lemaire "Les Chansons de la revue Envol"
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